À la Maison de la francité, d’habitude, il y a les ateliers LE FRANÇAIS EN QUESTION(S). Avec le petit Robert. Robert Massart porte bien son prénom : on lit en lui comme dans un dictionnaire ouvert.
Licencié de l’ULB en philologie romane, ce professeur de français et d'espagnol a commencé sa carrière à Kinshasa pour ensuite la poursuivre durant de longues années au département pédagogique de la Haute École du Hainaut-Condorcet à Mons. Ayant quitté le professorat depuis quelques années, il joue un rôle actif dans le monde associatif de l'enseignement et la diffusion du français.
Explorateur de tout, sa vie est faite de voyages et de lectures. Bâtisseur en relations humaines, il partage son savoir, ses questions et ses convictions à travers des publications et des chroniques langagières. Surtout, Robert est fabuleux.
Aux confins de chez lui, Robert rebondit. Et vous propose des PASTILLES POUR SE RAFRAÎCHIR LA LANGUE. Ici, il est question de CLÉS ANGLAISES… Il est vraiment étrange, ce petit Robert ;-)
BABY-SITTER / BABY-SITTING
Ces anglicismes, apparus au milieu du 20e siècle, désignent une personne et son activité : s'occuper de jeunes enfants en l'absence momentanée des parents. Le radical "sit" pourrait venir de "sitter", la poule couveuse. Bien que la métaphore soit séduisante, cette origine n'est pas avérée.
D'autres mots ont cours en francophonie : les Québécois utilisent: la gardienne (ou "gardien") et le "gardiennage" (d'enfants). En France, une nounou est très répandu; c'est le diminutif de "nourrice" (mot qui a donné "nurse" en anglais). Aux Antilles, c'est une nanou. On a connu aussi bonne d'enfant. En Espagne, garder les enfants se dit familièrement "faire le kangourou".
Dans la foulée de baby-sitting, on voit apparaitre aujourd'hui des "cat" et "dog sitter" et même des "home sitter". Pourquoi ne pas dire: garde-chien, garde-chat et garde ou gardien (de)-maison ?
BUZZ
C'est une onomatopée anglaise qui imite un bourdonnement, un bruit sourd. Au départ, sur Internet, faire le buzz, consistait à transmettre les nouvelles qui circulaient de l'un à l'autre. Cette pratique est vite devenue une sorte de publicité sauvage, une technique commerciale où le consommateur fait lui-même la publicité de ce qu'il consomme. Si savoir ça ne vous flanque pas le bourdon, continuez à faire le buzz.
Cela dit, le français offre aussi de nombreux équivalents: la rumeur (publique), le bruit qui court, le bouche-à-oreille, ou encore faire le ramdam, en référence, bien entendu, au célèbre "téléphone arabe".
LOCKDOWN
Le lock down, c'est proprement "le bouclage" : la porte est close, car le loquet est abaissé. Un loquet, mot d'origine picarde, désignait jadis le système de fermeture d'une porte dépourvue de serrure. Passé en anglo-normand, au 12e siècle, il a donné le verbe anglais to lock, fermer à clé.
Le confinement, c'est le fait de devoir rester à l'intérieur de son espace, de ses frontières. Les confins, ce sont les limites d'un territoire.
On peut dire aussi l'isolement, l'enfermement, la réclusion, la quarantaine ou encore le bouclage. L'abondance des synonymes n'arrangera pas notre sort mais, au moins, nous saurons mieux de quoi nous parlons.